La sécurité

Assurer la sécurité des femmes dans les contextes de consommation est une responsabilité collective.

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La consommation d’alcool chez les femmes augmente le risque de vivre ou de commettre de la violence.1

Bien qu’aussi associée à des moments festifs, la consommation d’alcool, altérant le jugement et les inhibitions , peut comporter des risques, notamment celui de commettre et de subir des comportements violents dans des contextes de consommation. Toutefois, l’alcool, à lui seul, ne suffit pas à expliquer un comportement violent1. La culture, le contexte de consommation et les caractéristiques individuelles jouent également un rôle dans les comportements des personnes qui commettent des gestes de violence1 

Dans une culture où les rôles et les comportements sont influencés par le genre , les attentes envers les hommes et les femmes associées à la consommation d’alcool sont différentes. Les comportements violents liés à l’alcool sont plus souvent dirigés vers les femmes2. La sécurité des femmes peut être compromise dans des contextes de consommation, qu’elles consomment de l’alcool ou non2.  

Témoignage d'une femme sur la sécurité dans les bars

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Sécurité dans les contextes de consommation

Environ 8 femmes sur 10 témoignent ne pas se sentir en sécurité dans les bars au Québec.3

Le sentiment d’insécurité dans les contextes de consommation se traduit par la crainte d’être victime d’actes violents lors de soirées, festivals ou concerts. Cette inquiétude peut découler d’expériences de violences passées. Elle témoigne aussi de la réputation négative des lieux festifs et du manque de mesures de sécurité dans ces contextes4Face à ces situations, les femmes ont tendance à prendre des mesures afin d’assurer leur propre sécurité comme boire plus rapidement leurs consommations pour éviter de les laisser sans surveillance ou se déplacer en groupe. 

Plus d’une femme sur trois boit plus rapidement ses consommations dans les lieux publics par crainte que quelqu’un glisse une drogue dans son verre5. En priorisant leur sécurité, certaines femmes se voient contraintes de limiter les endroits qu’elles fréquentent et les activités auxquelles elles participent4. Boire plus rapidement ses consommations peut toutefois contribuer à augmenter les risques d’intoxication à l’alcool. 

Démystifier la « drogue du viol » ou l’intoxication involontaire

Malgré les précautions, plus d’une femme sur dix de 18 à 54 ans rapporte qu’une drogue a été glissée dans son verre à son insu.5

Le GHB (gamma hydroxybutyrate de sodium) est souvent associé à des actes d’agression sexuelle où il est ajouté au verre d’une personne à son insu, entraînant une perte d’inhibition et de mémoire4. Cette image alarmante, bien que fondée sur des cas réels, minimise la réalité des violences sexuelles dans les milieux de consommation. L’alcool est la principale substance impliquée dans les agressions facilitées par la drogue6,7 et d’autres substances peuvent aussi être utilisées. La soumission chimique peut servir à commettre d’autres crimes8.

Des outils d’analyse permettent de détecter des substances à même les verres et dans le corps. Ces méthodes sont toutefois coûteuses et ne permettent pas toujours de confirmer la présence ou l’absence d’une substance. Un test de dépistage peut être réalisé jusqu’à 48 heures après l’intoxication, mais cela dépend de la substance et la rapidité avec laquelle elle est éliminée dans le corps9. Qu’une substance ait été consommée volontairement ou involontairement, il est impératif de ne pas rejeter la responsabilité sur la victime. La seule personne coupable dans une agression est la personne qui commet l’agression.

Témoignage sur le consentement dans les bars

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Initiatives dans les milieux festifs

Certaines initiatives ont été mises en place afin de contribuer à la sécurité des femmes dans les milieux de consommation.  

Élixir

Élixir est un organisme établit à Sherbrooke qui vise à créer des activités d’information, de formation et d’accompagnement pour réduire les conséquences négatives associées à l’usage de substances psychoactives, notamment en sensibilisant la population aux problématiques spécifiques liées à l’usage de substances psychoactives et à leurs impacts sur la vie des femmes.  

GRIP

Le GRIP est un organisme engagé dans la réduction des méfaits et la prévention. Son objectif est d’informer et d’intervenir dans les milieux festifs afin de favoriser une expérience positive pour toutes les populations qui les fréquentent. Le GRIP offre des services de proximité et de soutien dans la région de Montréal et à travers le Québec. Parmi ses nombreuses initiatives, son projet Spotlight se concentre spécifiquement sur la prévention des violences à caractère sexuel dans les milieux festifs.

Collectif social

Le Collectif social est un organisme à but non lucratif qui se consacre à la mise en œuvre et au soutien d’initiatives communautaires et sociales destinées à répondre aux besoins des jeunes de 18 à 35 ans, notamment en luttant contre les violences à caractère sexuel. Son projet Commande un Angelot propose des formations au personnel des milieux de consommation tels que les bars et les événements festifs pour les aider à prévenir et réagir face aux violences à caractère sexuel dans ces environnements. 

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Le consentement, c'est quoi exactement?

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Références

[1] Bernards S. et al. (2022) Analyse des revues sur le lien entre la consommation d’alcool et les actes d’agression et de violence. Ottawa, Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances.

[2] Gunby C, Carline A, Taylor S, et al. (2020) Unwanted Sexual Attention in the Night-Time Economy: Behaviors, Safety Strategies, and Conceptualizing “Feisty Femininity”. Fem Criminol 15: 24–46. 

[3] ASPQ-Léger (2023). Rapport de sondage : Perception sur la consommation d’alcool. https://aspq.org/app/uploads/2024/02/rapport-aspq-15667_052.pdf

[4] Conseil des montréalaises, Ville de Montréal (2017) Montréal une ville festive pour toutes, Montréal. 

[5] ASPQ-Léger (2023) Rapport de sondage : L’alcool au féminin – sondage auprès des Québécoises. https://aspq.org/app/uploads/2023/11/15667_054-rapport-aspq-alcool-au-feminin.pdf

[6] Démystifier la drogue du viol | Info-aide violence sexuelle (2023) 2023. https://infoaideviolencesexuelle.ca/demystifier-la-drogue-du-viol/. 

[7] Nutt DJ, King LA, Phillips LD, et al. (2010) Drug harms in the UK: a multicriteria decision analysis. Lancet Lond Engl 376: 1558–1565. 

[8] Office québécois de la langue française. « Soumission chimique ». En ligne. https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/26574484/soumission-chimique

[9] Pour le patient – Québec rend accessibles des trousses pour détecter plus de 200 substances intoxicantes, dont le GHB, dans l’ensemble des urgences Gouvernement du Québec. https://www.quebec.ca/nouvelles/actualites/details/pour-le-patient-quebec-rend-accessibles-des-trousses-pour-detecter-plus-de-200-substances-intoxicantes-dont-le-ghb-dans-lensemble-des-urgences-52523.

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